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Stretchflation : cette nouvelle méthode de vente des industriels pour augmenter les prix l’air de rien

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Les industriels ont utilisé plusieurs méthodes ces derniers mois pour faire face à l'inflation. Shrinkflation, cheapflation et maintenant Stretchflation. On vous explique ce que c'est et comment ne pas se faire avoir.

Les consommateurs ont tendance à se dire qu'acheter en grande quantité dans les supermarchés permet de payer moins cher. C'est parfois une idée reçue. En effet, certains industriels n'hésitent pas à jouer de cette idée pour faire payer plus cher. Il faut donc bien penser à regarder les prix au kilo et non pas le prix unitaire du produit. Il y a quelques mois, on a beaucoup parlé de "shrinkflation", un système utilisé par l'industrie agroalimentaire pour faire baisser la quantité d'un produit, sans en changer le prix. On a ensuite évoqué la cheapflation, qui consiste à supprimer, changer ou réduire un ingrédient sans changer le prix. C'est désormais au tour de la "stretchflation". En fait, les industriels utilisent toutes les techniques légales possibles pour faire face à l'inflation, souvent au détriment des consommateurs. Face à cela, le gouvernement tente de réduire leur marge de manœuvre.

Qu'est-ce que la "stretchflation" ?

Olivier Dauvers, journaliste spécialisé dans la grande distribution, a partagé sur son site internet une explication, ou plutôt une illustration, de ce phénomène avec des buns Mc Cain vendus chez Intermarché. L'ancienne gamme coûtait, d'après lui, 2,93 € pour 400 g. La nouvelle gamme fait 460 g, donc comporte une plus grande quantité, et est vendue environ 3,99 €. Que le prix augmente, c'est normal, vu qu'il y en a plus dans le paquet, mais dans ce cas précis, l'augmentation n'est pas du tout proportionnelle. "De l’ancienne gamme à la nouvelle gamme 60 g de plus, pour des buns 15 % plus généreux. Mais un prix qui a augmenté davantage encore (+ 35 %)", indique Olivier Dauvers. Cela peut induire les consommateurs en erreur car ils ne peuvent pas connaître tous les poids et les prix des produits des anciennes gammes.

Cette pratique est-elle légale ?

Les industriels ont le droit d'avoir recours à ce type d'astuce et de technique. C'est le cas aussi pour la shrinkflation ou la cheapflation, mais cela ne veut pas dire que l'État ne peut rien y faire. En septembre dernier, Bruno le Maire, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique de la France, avait qualifié la shrinkflation "d'arnaque". Pour lutter contre cette pratique, une nouvelle réglementation va voir le jour à partir du 1er juillet 2024. "Les supermarchés -dont la surface de vente est supérieure à 400 m2- devront obligatoirement informer les consommateurs des produits dont la quantité diminue mais qui sont vendus à un prix identique ou plus élevé", indique le site officiel d'information administrative pour les entreprises. Cela concerne donc la shrinkflation, mais pour le moment, aucune mesure n'a été prise pour lutter contre la stretchflation, dont le procédé semble relativement nouveau.

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